Paris 1830 ! Victor Hugo vient de voir sa pièce 'Marion Delorme', censurée par le pouvoir vieillissant et conservateur de Charles X. Sa pièce interdite, Hugo décide d'en écrire une autre qui se situera en Espagne, au siècle d'Or, pour qu'on ne puisse pas l'accuser de prendre pour cible la Cour de France. En deux mois, il écrit sa nouvelle pièce 'Hernani' qu'il va donner à la Comédie Française. La pièce échappe de peu au couperet de la censure mais promet de provoquer un réel cataclysme dans le monde des Arts et des Lettres et même de la politique. Avant même la première représentation, la bataille s'engage entre les tenants de l'ordre et du 'bon goût' et les tenants du Romantisme, courant littéraire au sang nouveau, alors en opposition avec le classicisme académique d'un théâtre institutionnalisé. Victor Hugo reçoit le soutien de Dumas, Nerval, Gautier, Balzac, Sainte-Beuve et d'autres encore, prêts à s'engager dans une guerre sans merci pour imposer définitivement la modernité de son oeuvre. Le soir de la première, à la Comédie Française, c'est effectivement une véritable bataille rangée qui s'engage. Tous les amis d'Hugo sont là, nombreux, répondant coup pour coup aux sarcasmes, sifflets et rires moqueurs des 'abonnés' que déchaînent cette pièce par sa liberté de ton aussi bien que par sa forme. Malgré cela, la pièce est un très grand succès par son style moderne et fort, par sa liberté. Quelques semaines plus tard, au mois de juillet, Paris se soulevait, une révolution chassait les Bourbons, un vent nouveau soufflait sur la France comme il avait soufflé auparavant à la Comédie-Française.