En juillet 2020, Rob Bliss, un jeune journaliste blanc, publie une vidéo devenue virale – 12 millions de vues – où on le voit brandir une pancarte "Black Lives Matter" à Harrison, Arkansas, ville réputée comme la plus raciste d’Amérique.
Ce qu’il fait ensuite est remarquable : pendant deux mois, il parcourt à pied plus de 1 500 kilomètres à travers le Sud des États-Unis, à raison de 40 kilomètres par jour. Dans des villes rurales, souvent oubliées, Bliss invite ceux qu’il croise à “marcher avec moi, pour Black Lives Matter”. Son objectif est simple : comprendre pourquoi défendre les vies noires déclenche une telle rage chez une frange de Blancs ruraux et précaires. Sa démarche : parce qu’il le peut. « Ce n’est pas difficile pour moi d’être dans ces espaces » dit-il. « Je peux adopter leurs codes. J’en ai l’apparence. On dirait un routier. J’entre dans ces lieux pour que vous n’ayez pas à le faire. »