Titre original : Les Grands Procès de l'Histoire: Klaus Barbie
Nous sommes à l'aube du 11 mai 1987. Pour la première fois de son histoire, la justice française va instruire un procès pour crime contre l’humanité. Un évènement à la fois historique, juridique, médiatique et sociologique. Car jusqu’à ce jour, la France n’a pas frontalement épuré le sombre passé des années d’occupation et de collaboration. Les procès Pétain (condamné à la prison à vie et à l’indignité nationale) ou Laval (condamné à mort) dans l’immédiate libération ainsi que celui de Bousquet en 1949 (qui sera acquitté), semblent avoir servi de caution à ceux qui souhaitaient « tourner la page ».
Comme le précise l’un des avocats des parties civiles, Alain Jakubowicz : « dans les 30 glorieuses on n’avait pas envie de voir ces squelettes ambulants, d’avoir le récit des morts et des souffrances. » Le procès Barbie est donc, au-delà du jugement de l’homme et de ses actes, un moment cathartique pour la société française, une étape majeure dans la construction de la mémoire collective de notre pays et certainement aussi dans la consolidation de la mémoire de la Shoah.